23 octobre 2025
Temps de lecture : 1 min
© Shortcut Events
D’un côté de la rue de Rivoli, une fondation privée d’art contemporain flambant neuve signée Jean Nouvel. De l’autre, un établissement public – le plus grand musée du monde – installé dans un ancien palais royal. Deux réalités et deux modèles économiques.
L’an dernier, le Louvre a accueilli 87 événements, dont 22 événements d’entreprise en location d’espaces, 21 événements en contrepartie de mécénat ou de partenariat et une quarantaine d’événements de relations publiques*. Ces activités ont généré 4,29 millions d’euros de recettes. Une somme loin d’être négligeable en valeur absolue, mais qui ne représente qu’1,42 % des 301,9 millions d’euros de recettes globales du musée en 2024. Une goutte d’eau à l’échelle de son budget, à peine de quoi financer quelques dispositifs de sécurité supplémentaires.
Ce contraste prend une résonance particulière dans un contexte budgétaire tendu. Selon le baromètre 2025 sur les budgets et choix culturels des collectivités territoriales**, près de 50 % des régions, départements, communes et métropoles ont réduit leurs moyens alloués à la culture entre 2024 et 2025, quel que soit leur bord politique. La baisse des subventions publiques s’accompagne d’une pression accrue sur les établissements culturels pour accroître leurs ressources propres. Un constat que ne manquera pas de rappeler le prochain salon Museva, consacré à la privatisation des lieux de culture.
Cette tension n’est pas nouvelle mais elle devient plus visible. Les grands lieux patrimoniaux sont de plus en plus sommés d’être à la fois gardiens du bien commun et générateurs de revenus. Or, si la privatisation d’espaces pour des événements peut contribuer à cet équilibre, elle reste aujourd’hui marginale dans leur modèle économique.
Ce déséquilibre interroge la place réelle accordée à l’événementiel dans la stratégie des institutions culturelles publiques. Ces lieux attirent les grandes marques et institutions désireuses d’y inscrire leurs opérations, mais l’événementiel n’est souvent pensé que comme un appoint budgétaire. Entre impératif de conservation et d’accessibilité au grand public, exigence de rentabilité et contraction des financements publics, ils se trouvent désormais à un tournant. Leur capacité à articuler ces missions sans se renier déterminera en partie leur avenir dans le paysage culturel français.
*Le Louvre tout en chiffres, Bilan d’activité 2024
**Enquête de l’Observatoire des politiques culturelles 2025
WHAT'S UP ? BY MEET IN
L'AGENDA PAR MYEVENTNETWORK
NOS BOOKS