16 octobre 2025

Temps de lecture : 2 min

Gel des investissements en communication du gouvernement : des effets déjà concrets dans l’événementiel

Dans le cadre de la mission “Etat efficace” lancée par Matignon, le Premier ministre a demandé l’arrêt, suivi de la réduction des investissements en communication. Une décision dont les effets se sont immédiatement fait ressentir chez les agences et prestataires liés à la commande publique. 

Coup de com’ pour montrer que l’État fait lui aussi des efforts et/ou décision de vertu budgétaire, l’avenir nous le dira. En attendant, la circulaire « Politique de communication de l’État », signée par le Premier ministre le 4 octobre et publiée le 9, n’est pas passée inaperçue auprès des professionnels de la communication.  

Instaurant un moratoire sur les dépenses de communication publiques jusqu’à la fin de l’année 2025, puis une baisse de 20% desdites dépenses sur l’année 2026, cette décision n’est évidemment pas à mettre au chapitre des bonnes nouvelles. Et, au-delà des campagnes média, la mesure a d’ores et déjà un impact direct sur le secteur événementiel institutionnel, partenaire traditionnel de l’action publique. 

Des annulations immédiates au lendemain de l’annonce 

Seront impactées par cette réduction, les dépenses de veille média et de sondages, d’achats d’espaces, de production de contenus audiovisuels et de supports, l’événementiel, le développement de produits numériques portés par les directions de communication et les relations presse” précisait ainsi Sébastien Lecornu dans sa circulaire adressée aux ministres. Si ses restrictions ne porteront pas sur les campagnes de prévention, de santé publique et de recrutement, c’est néanmoins tout un champ d’expression gouvernementale qui va être stoppé. Une décision qui apparaît par ailleurs courtermiste, alors que les enjeux nationaux ne manquent pas. 

« Nous ressentons clairement l’impact de cette coupure budgétaire, d’autant que nous sommes de gros pourvoyeurs de solutions d’eventech pour le secteur public. Et cela nous inquiète car ce canal est essentiel et l’événementiel reste un levier majeur. La crise du Covid avait justement permis de rappeler à tous combien ces moments de rencontre, en particulier en présentiel, sont importants. Ne revenons pas en arrière ! », témoigne Damien Schmitz, CEO d’Eventmaker.

Pas mieux du côté des agences pour qui cette décision rappelle de mauvais souvenirs. “On observe un effet immédiat, très comparable à ce qu’on a vécu au moment du Covid sur ces marchés. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté. Là, avec la sortie médiatique de Sébastien Lecornu, il y a une quinzaine de jours, la circulaire n’était même pas encore parue que, dès le lendemain, on enregistrait une série de stops, de gels et de réductions des événements. Il y a donc un impact direct et massif de la part de nos clients publics.” précise Nicolas Turpin, président-fondateur d’eko, agence qui réalise près de 40% de son chiffre d’affaires avec le secteur public. 

La communication, un investissement vital 

Si l’on comprend la logique budgétaire et la nécessité de rationaliser les dépenses publiques, on peut néanmoins se permettre de douter que ce soit sur cette famille d’achats que l’État fera des économies substantielles. C’est d’autant plus contre-productif que les agences répètent à longueur d’année à leurs clients qu’il faut continuer à communiquer en temps de crise. Or, dès qu’il y a une crise, les gouvernements commencent par couper dans la communication, alors que c’est justement le moment de l’utiliser pour expliquer, accompagner et mobiliser. “Dans une démocratie moderne, la communication est un investissement vital dans le lien social et l’efficacité de l’action publique. Le véritable coût de cette décision se mesurera dans les difficultés accrues que rencontrera l’État pour faire accepter ses politiques dans les années à venir.” rappelle de son côté le coprésident de l’AACC David Leclabart, chez nos confrères de Stratégies. 

Reste que ce moratoire peut faire l’objet de dérogations, comme l’indique en conclusion ladite circulaire. Des dérogations justifiées par un « motif d’intérêt général » qui seront évaluées par le Service d’Information du Gouvernement (SIG). Dans un tel contexte contraint, l’événementiel – qui n’a de cesse de démontrer sa valeur stratégique – pourrait tirer son épingle du jeu face à d’autres typologies d’investissements de communication. C’est en tout cas tout ce qu’on lui souhaite.

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