4 septembre 2025
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Ce nouveau cadre stratégique entre l’Etat, les acteurs institutionnels et les opérateurs privées témoigne d’une ambition renforcée pour un secteur qui pèse, d’après ledit document, près de 30 milliards d’euros de flux d’affaires annuels et génère plus de 2 300 congrès ainsi que 1 200 foires et salons chaque année. Porté par l’élan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, ce nouveau contrat marque la volonté de structurer durablement une industrie encore trop méconnue. Comme le souligne Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, « la filière contribue à créer le lien social qui fut notamment altéré lors de la récente crise sanitaire ». De son côté, Béatrice Cuif-Mathieu, co-présidente d’Unimev, se félicite que « ce contrat est une reconnaissance, un engagement, une méthode autour d’une ambition partagée : faire rayonner la France, ses talents et son art de vivre par l’événementiel. » Un contrat voulu par l’Etat mais activement porté jusqu’à son achèvement par Unimev.
Le nouveau contrat se structure autour de cinq axes stratégiques déclinés en 32 actions concrètes, révélant une approche plus ambitieuse et systémique que par le passé.
Premier chantier, la mesure de l’impact économique. L’UNIMEV a missionné le cabinet Toluna Harris Interactive pour assurer une collecte trimestrielle des données événementielles. Une étude partenariale sur les retombées socio-économiques des salons et foires sera publiée en 2026, tandis qu’un baromètre sectoriel permettra un suivi annualisé de la filière. Une bonne nouvelle pour un secteur qui manque cruellement de données chiffrées stabilisées.
La transition écologique constitue le deuxième pilier. Le contrat prévoit la promotion active de la norme ISO 20121 et du label « Destination Innovante Durable ». Une cartographie exhaustive des sites événementiels sera établie dès 2025, accompagnée d’une évaluation des besoins d’investissement pour leur modernisation, estimés à 1,7 milliard d’euros sur trois ans selon une étude UNIMEV de juin 2024. A ce titre, le nouveau président de France Congrès et Evénements et maire de La Baule, Franck Louvrier, indique que nous avons besoin “d’une capacité à (ré)investir dans nos équipements d’accueil dont beaucoup datent des années 80 et 90 et qui doivent pouvoir répondre rapidement aux enjeux de transitions énergétique et climatique.” Un épineux sujet alors que les dotations des collectivités territoriales ne cessent de baisser et que l’Etat taille dans ses budgets.
L’expérience des JOP 2024 nourrit le troisième axe du contrat. Un comité de pilotage mixte État-profession sera créé pour identifier les événements stratégiques éligibles à un accompagnement public renforcé. Le dispositif prévoit la facilitation des demandes de visa pour les participants internationaux et la pérennisation de programmes d’invitations de « top acheteurs » étrangers sur les salons français.
L’innovation numérique occupe une place centrale dans cette nouvelle stratégie. L’application développée pour les JOP 2024 sera mise à disposition gracieuse d’autres territoires. Un projet européen, DEPLOYTOUR, expérimente en Île-de-France le partage de données entre acteurs de l’événementiel, du tourisme et de la mobilité pour enrichir l’expérience des participants.
Le cinquième axe témoigne d’une ambition politique inédite. Un dispositif pilote d’accompagnement stratégique sera testé pour la captation de congrès internationaux, tandis qu’une convention expérimentale de coopération sécuritaire sera signée avec la Préfecture de police de Paris.
Au-delà des actions opérationnelles, le contrat porte une ambition symbolique forte. Le document évoque explicitement la création d’une septième filière « French Touch » dédiée à l’événementiel, aux côtés de la mode, du cinéma ou des jeux vidéo. Cette reconnaissance pourrait ouvrir la voie à l’intégration dans un futur Comité Stratégique de Filière « Tourisme, Sport et Événementiel ».
Ce nouveau contrat de filière dessine donc les contours d’une industrie événementielle française plus structurée, plus mesurée et mieux accompagnée. Reste désormais à transformer ces ambitions en réalisations concrètes sur les cinq années à venir.
Les signataires du contrat de filière 2025 :
Ce contrat de filière est conclu pour une durée de cinq ans à compter de sa date de signature. Selon l’évaluation qui sera faite de son efficacité et des nouveaux objectifs assignés, il pourra faire l’objet d’un renouvellement unique, pour une durée équivalente, par accord exprès des signataires.
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