30 janvier 2025

Temps de lecture : 2 min

Rémunération des appels d’offres : pourquoi Oval plaide pour le dédommagement de ses concurrents ? 

L’agence Oval vient de présenter son initiative #LetsPitchFair qui plaide pour un dédommagement de l’ensemble des parties prenantes aux appels d’offres. Une solution à évaluer sur le moyen-long terme pour enrayer un problème structurel. 

Vieux serpent de mer de la profession, la rémunération des appels d’offres a refait parler d’elle à l’occasion d’une table-ronde organisée le 28 janvier dernier, à l’initiative de l’agence Oval. Représenté par Mathieu Badie, l’agence a ainsi présenté son initiative #LetsPitchFair, visant à révolutionner le modèle économique des appels d’offres, en prônant une rémunération équitable pour toutes les parties prenantes. Dans la pratique, il s’agit d’une compensation, calculée sur un modèle de pourcentage dégressif (par exemple 1 % du budget pour une consultation à 100 000 euros impliquant deux agences supplémentaires), qui sera partagée entre Oval et son client. 

Cette démarche s’inscrit dans un contexte bien connu de l’écosystème événementiel, avec un modèle actuel d’appels d’offres qui pèse lourdement sur les agences. Ainsi, selon l’AACC, chaque consultation coûte en moyenne 32 000 euros à une agence. Pour Oval, cela représente un investissement annuel de plus de 640 000 euros. « Le statu quo n’est plus une option », déclare donc Mathieu Badie, directeur général France d’Oval. « Il est temps d’instaurer des pratiques plus équitables et respectueuses de la valeur créée. » précise-t-il. 

Une démarche concrète et engagée

Pour son initiative #LetsPitchFair, Oval s’est inspiré d’un précédent lancé par l’agence Atipic qui s’engage à dédommager financièrement ses concurrents lorsqu’elle remporte une consultation non rémunérée. “J’ai engagé cette démarche il y a 3 ans. Nous la faisons figurer systématiquement dans nos budgets, et la majorité de nos clients l’acceptent. Après, nous pouvons être confrontés à la difficulté d’identifier les agences qui étaient en compétition avec nous afin de les dédommager” témoigne Céline Jolly, directrice générale d’Atipic, qui ne manque pas de souligner le caractère ubuesque de la situation, mais souhaite participer à l’évolution des pratiques. 

Lors de la table-ronde, Fabienne Gilat, responsable achats prestations intellectuelles et événementielles du Groupe ADP, a souligné l’importance de cette démarche : « Un dédommagement est un signe de respect et de confiance. Il valorise le travail des agences et témoigne d’un véritable engagement RSE. » Marguerite Laborde, directrice Global de la marque Mustela, partage cette vision : « Nous devons construire un écosystème de fournisseurs vertueux. Le dédommagement n’est pas une charge, mais un investissement dans un partenariat durable. »

Une révolution espérée

Pour Oval, l’objectif est clair : transformer cette initiative en norme. « Notre rêve est que ces compensations deviennent la règle, portée par les annonceurs eux-mêmes », conclut Mathieu Badie, qui souhaite par ailleurs convaincre ses confrères, notamment au sein de l’association LÉVÉNEMENT dont Oval est membre à l’instar d’Atipic. Pour Stéphane Abitbol, président de LÉVÉNEMENT également présent lors de la présentation de #LetsPitchFair, “il faut que les annonceurs utilisent les différents guides publiés par le passé et traitant de cette question des appels d’offres.” Et celui-ci de rappeler par ailleurs que la rémunération des agences s’effondre, parallèlement à des taux de vente jours/hommes très faibles. “Les agences doivent maintenir leur rentabilité tout en délivrant des talents, de la créativité et de l’excellence opérationnelle, et ce en continuant de se développer dans un marché très concurrentiel”. 

Un challenge qui ne se réglera qu’avec l’écoute bienveillante et la compréhension des enjeux de la part des acteurs de la commande publique et privée. 

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